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Cancer du sein métastatique

Pour mieux comprendre le cancer du sein métastatique...

Définition

Un cancer du sein métastatique est un cancer du sein qui présente des métastases.

Les métastases sont des tumeurs formées à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées de la première tumeur du sein (dite primitive) et qui ont migré par les vaisseaux lymphatiques ou les vaisseaux sanguins dans une autre partie du corps. Ces nouvelles tumeurs s’installent le plus souvent au niveau des os, des poumons et du foie.

le cancer est diagnostiqué métastasique, chez environ 5% des femmes atteintes d’un cancer du sein . On estime ainsi que près d’une femme sur 3 ayant été traitée pour un premier cancer localisé peut connaître un jour une récidive avec métastases.

Les taux de survie pour un cancer du sein métastatique ne sont que des données statistiques basées sur la population générale. Chaque cas est unique et la survie est variable en fonction de nombreuses caractéristiques propres à chacun : type de tumeur, localisations des métastases, antécédents médicaux…

Même si le cancer du sein métastatique ne se guérit pas encore, les progrès thérapeutiques actuels aident à stabiliser la maladie et à améliorer la qualité de vie avec parfois des rémissions, c’est-à-dire des périodes où toute trace du cancer disparaît.

Symptômes

Les symptômes varient en fonction de la localisation des métastases:

  • Des symptômes osseux : douleurs dans les os, surtout la nuit, mal calmées par les médicaments habituels contre la douleur. Tous les os peuvent être touchés, mais les plus fréquemment atteints sont les côtes, la colonne vertébrale, les hanches et les os longs des bras et des jambes 
  • Des symptômes respiratoires : essoufflement, toux, douleurs dans la poitrine, crachats avec du sang. 
  • Des symptômes généraux : fatigue générale et inexpliquée, perte de poids 
  • Des symptômes digestifs : perte d’appétit, nausées, jaunisse, démangeaisons 
  • Des symptômes neurologiques : maux de tête, vertiges, troubles de la vision, faiblesse musculaire, picotements, engourdissements des bras, des mains ou des jambes. 

Les traitements du cancer du sein métastatique

Lorsque le cancer du sein est au stade métastatique, la maladie nécessite des traitements au long cours et un suivi avec des examens réguliers rapprochés, pour évaluer la tolérance et l’efficacité des traitements.

L’objectif est de stabiliser l’évolution de la maladie et d’améliorer la qualité de vie.

La proposition de traitements est établie par des médecins d'au moins trois spécialités lors des réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP). La prise en charge thérapeutique d’un cancer du sein repose principalement sur un traitement médical : une chimiothérapie éventuellement associée à une thérapie ciblée et/ou une hormonothérapie.

Dans certains cas, des séances de radiothérapie ou des interventions chirurgicales sont proposées.

La prise en charge thérapeutique d’un cancer du sein dépend notamment

  • du type du cancer du sein
  • de l'existence ou non de récepteurs hormonaux au niveau des cellules cancéreuses
  • sila tumeur est  HER2 positive ; ans ce cas, elle nécessite un traitement particulier, ciblant spécifiquement cette protéine.
  • de l’état de santé, de l’âge, des antécédents personnels médicaux et chirurgicaux, des antécédents familiaux. 
  • de votre avis et de vos préférences

Les traitements peuvent comporter : 

  • la chirurgie 
  • la radiothérapie 
  • la chimiothérapie 
  • l'hormonothérapie
  • les thérapies ciblées 
  • l'immunothérapie 

Chimiothérapie

La chimiothérapie  vise là aussi à détruire les cellules cancéreuses.

Comment ?

Elle peut être administrée soit par voie intraveineuse (en perfusion) soit, pour certains, par voie orale.

Déroulement ?

Le déroulement du traitement est soigneusement planifié par l’équipe médicale en fonction de votre situation. Le médecin qui vous suit vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours de traitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés.

Avant la  cure, un bilan sanguin est réalisé pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre le traitement. Un examen clinique peut aussi être réalisé.

En cas d’anomalies, le traitement peut être reporté ou modifié.

 

Durée ?

La durée totale du traitement est variable : il se déroule soit de façon continue, tous les jours pendant une période donnée, soit par cure successive qui peut être suivie d’une période de repos.

La durée des chimiothérapies en cas de métastases est généralement longue et varie en fonction de l’efficacité du traitement et de la présence ou non d’effets secondaires qui varient selon les médicaments utilisés, les dosages et selon les personnes

 

Modalités si la chimiothérapie est par voie orale ?

Se reporter à la partie « soins accompagnants, centre de thérapie orale »

Modalités si la chimiothérapie est par perfusion ?

Avant de commencer le traitement intraveineux, peuvent être posés : une chambre implantable ou un PICC line

  1. La pose d’une chambre ou site implantable peut être nécessaire afin d’administrer les traitements médicaux. Les médicaments qui vous ont été prescrits peuvent irriter ou endommager les petites veines de la main ou du bras.

Pour votre confort et votre sécurité, il est indispensable de placer un dispositif veineux de longue durée dans une veine profonde et de bon calibre. Ce dispositif est composé d’un petit boîtier, la chambre implantable, et d’un tuyau souple et fin appelé cathéter. Ce dispositif est placé sous la peau, au cours d’une courte intervention chirurgicale et sous anesthésie locale. À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable au travers la peau. Ce dispositif reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d’avoir une activité physique normale (se laver, voyager…)

  1. A la place d’un site implantable, un PICC line (Cathéter Central Inséré par voie Périphérique) peut être posé. Il s’agit d’un cathéter veineux central inséré au-dessus du pli du coude dans une veine périphérique. Le point d’insertion du PICC Line doit surveillé quotidiennement en milieu hospitalier et 1 fois par semaine par l’équipe soignante qui s’occupe de vous à domicile. C’est pour cette raison qu’un pansement transparent sera posé dès que possible sur le point d’orifice du PICC Line. Il permet une surveillance directe du point d’insertion du dispositif.

 

(Pour en savoir plus : https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Comprendre-la-chimiotherapie)

Thérapies ciblées

Il existe plusieurs sites d’action et cibles des thérapies ciblées :

*La protéine HER2

*Les récepteurs du facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF),protéine circulant dans le sang qui favorise la croissance des vaisseaux sanguins. En se liant au VEGF, certaines thérapies ciblées contrent t effet, ce qui va priver les cellules cancéreuses d’oxygène et de nutriments, et ainsi ralentissentr la croissance de la tumeur.

*Les kinases dépendantes des cyclines (CDK4/6) qui sont  inhibées par certaines thérapies ciblées ainsi la prolifération des cellules cancéreuses.

*La voie PI3K/AKT/mTOR : cette voie de communication entre les cellules cancéreuses peut être inhibée par l’utilisation de thérapies ciblées, les« inhibiteurs de mTOR » ou « inhibiteur de PI3K »

Les thérapies ciblées peuvent être utilisées seules ou en association avec un autre traitement.

Plus d'informations : https://www.liguecancer.ch/a-propos-du-cancer/traitements/limmunotherapie-et-les-therapies-ciblees

il existe aussi les anticorps drogues conjugués : ce sont la version 2.0 de la chimiothérapie. C'est un nouveau moyen de la délivrer. Ils sont formés d'un anticorps couplé à une chimiothérapie

Plus d'informations : https://www.youtube.com/watch?v=-ECThalWoEo

Hormonothérapie

L’hormonothérapie est un traitement par voie orale. L’hormonothérapie est indiquée spécifiquement pour les femmes qui souffrent d’un cancer du sein « hormonodépendant », c’est-à-dire lorsqu’au moins 10% des cellules de la tumeur possèdent des récepteurs aux hormones féminines (œstrogènes ou progestérone). Ces hormones, naturellement présentes dans le corps, ont tendance à stimuler la croissance des cellules cancéreuses. Le traitement par hormonothérapie (ou anti-hormone) consiste à les neutraliser et donc à les empêcher de stimuler la croissance de la tumeur.

L’hormonothérapie peut entraîner des effets indésirables qui sont fonction du traitement administré.

Chirurgie

Dans certains cas, une intervention chirurgicale est possible.

En fonction de l’évolution du cancer, le chirurgien retire soit la tumeur seule (c’est alors une tumorectomie ou« mastectomie partielle ») soit le sein dans sa totalité (mastectomie totale).

Si le cancer s’est étendu aux ganglions axillaires (situés dans le creux de l’aisselle), le chirurgien procédera à leur ablation, on parle alors de curage ganglionnaire.

Un acte chirurgical peut également être proposé en cas de métastase hépatique ou cérébrale.

Radiothérapie

Une radiothérapie peut être envisagée au cas par cas, au niveau du sein ou du thorax.  En cas de métastases osseuses ou cérébrales, une radiothérapie locale peut être envisagée pour soulager les douleurs mais également diminuer la masse tumorale

La radiothérapie consiste à irradier la zone où est ou était située la tumeur afin de détruire les cellules cancéreuses

Comment ?

Des rayonnements sont focalisés sur la tumeur afin de concentrer leur énergie sur les cellules tumorales et de limiter leur impact sur les tissus sains voisins. Cependant, les cellules saines environnant la tumeur peuvent être touchées et leur altération peut engendrer des effets secondaires transitoires.

Déroulement ? :

En général les séances de radiothérapie sont quotidiennes, 5 fois par semaine.

Elle comporte plusieurs étapes dont l’ensemble porte le nom de plan de traitement.

1/ Un scanner ou une IRM préparatoire est programmé. Il permet au radiothérapeute de définir très précisément la façon dont l’appareil de radiothérapie devra être utilisé pour déterminer  la dose et le nombre de séances nécessaire pour détruire la tumeur tout en préservant au mieux les zones saines.

2/ Mise en place : Entre cet examen préparatoire et les différentes séances de radiothérapie, la position du patient doit être scrupuleusement identique. Pour cela, un point de marquage (tatouage ou marqueur) peut servir de repère. Un masque de contention, une fois placé sur la tête, aide le patient à être parfaitement immobile lors des différentes séances.

3/ Tout au long du traitement, le radiothérapeute vous voit en consultation au moins une fois par semaine pour répondre à vos questions, vous examiner et prendre en compte les effets secondaires éventuels.

4/ Au moins une fois par semaine, un examen d’imagerie est réalisé pour vérifier la trajectoire des rayons et la position dans laquelle vous êtes à chaque séance.

l'immunothérapie

Le principe de l’immunothérapie est d’amplifier sur le plan quantitatif et qualitatif l’action des acteurs de la réponse anti tumorale sans altérer la cellule normale

Le traitement est réalisé tous les 15 jours ou 21 jours selon la molécule voire plus, à l’hôpital de jour sous forme de perfusion qui durent 30 à 60 minutes ou à domicile

En cas de capital veineux précaire, il est possible que l’on vous propose un petit dispositif à appliquer sous la peau pour faciliter l’abord veineux lors des prises de sang et des perfusions et améliorer votre qualité de vie. Il s’agit d’une chambre implantable qui est posé par les chirurgiens au bloc opératoire sous anesthésie locale.

- Les effets secondaires de ces immunothérapies sont essentiellement d’origine immune. Tous les organes peuvent être touchés (peau, thyroïde, hypophyse, poumon, foie, colon, cœur…). Leur survenue est souvent décalée dans le temps.

  • Cutané : rash, prurit, dermatose lichénoïde, pemphigoide bulleuse, vitiligo, toxidermie…
  • Thyroïde : thyroïdite
  • Hypophyse : hypophysite
  • Cœur : myocardite
  • Foie : hépatite, ictère
  • Poumon : pneumopathie interstielle, toux, dyspnée
  • Colon : colite, diarrhées, douleurs abdominales...

Plus d'informations : https://www.liguecancer.ch/a-propos-du-cancer/traitements/limmunotherapie-et-les-therapies-ciblees