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Dépistage et diagnostic cancer du col

Les éléments clés du dépistage et du diagnostic

Dépistage et prévention

Un suivi gynécologique régulier est recommandé, au cours duquel le médecin peut pratiquer un frottis, examen de dépistage des lésions précancéreuses et du cancer du col de l’utérus, et détecter les signes cliniques précoces du cancer.

Le gynécologue réalise cet examen à l’aide d’une petite brosse ou d’une spatule pour prélever un échantillon de cellules au niveau du col de l'utérus et du fond du vagin.

Depuis mai 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus s’appuie sur un programme national de dépistage organisé qui s’adresse à toutes les femmes de 25 à 65 ans.

Les femmes qui ne se font pas dépister selon les intervalles de temps recommandés recevront du centre régional de coordination des dépistages des cancers un courrier les invitant à consulter leur gynécologue, médecin généraliste ou sage-femme pour réaliser ce dépistage.

Dans ce cadre, le dépistage est remboursé à 100 %.

Les modalités de dépistage varient désormais selon l’âge des femmes

  • Pour les femmes entre 25 et 29 ans :le test de dépistage est réalisé par examen cytologique tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux.
  • Pour les femmes de 30 à 65 ans, la HAS recommande que le test HPV-HR, plus efficace pour ces femmes, remplace l’examen cytologique. Le test HPV-HR est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est fait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif.

À la différence de l’examen cytologique qui s’intéresse à la morphologie des cellules, le test HPV-HR cherche la présence d’ADN du virus HPV virus.

Ces tests sont réalisés sur un prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus, appelé prélèvement cervico-utérin (ou communément « frottis »).

Vaccination

Il n’existe pas de traitement contre l’infection par le virus HPV et le préservatif ne s’avère pas aussi efficace contre l’HPV qu’il ne l’est contre le virus du sida (VIH).

Depuis 2008, une vaccination préventive est proposée pour éviter la contamination par les principaux types d’HPV à savoir l’HPV6,11,16 et 18.

A partir du 1er janvier 2021, la vaccination contre les HPV concernera les filles et les garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible chez les adolescents et les jeunes de 15 à 19 ans révolus. Cette vaccination est inscrite au calendrier vaccinal 2020.

C’est la complémentarité de la vaccination et du dépistage qui permet de lutter le plus efficacement contre le cancer du col de l’utérus.

En effet, les vaccins disponibles actuellement ne protègent que contre certains virus HPV (ceux qui sont impliqués dans 70% des cancers du col de l’utérus). C’est pourquoi toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans, y compris celles qui sont vaccinées, doivent faire un test de dépistage tous les trois ans. Ce dépistage permet de détecter précocement d’éventuelles lésions précancéreuses et de les traiter.

Symptômes

À un stade précoce, un cancer du col de l’utérus se développe souvent sans provoquer de symptôme particulier.

C’est la raison pour laquelle un suivi gynécologique et des frottis réguliers sont indispensables pour détecter de façon précoce le cancer.

Certains symptômes peuvent néanmoins apparaître comme :

  • Des saignements après les rapports sexuels,
  • Des saignements en dehors des périodes de règles,
  • Des douleurs pendant les rapports sexuels,
  • Des pertes blanches,
  • Des douleurs dans la zone pelvienne, une gêne pour uriner, une tension douloureuse avec une envie pressante et continuelle d'aller à la selle
  • Des douleurs lombaires.

Ces symptômes ne sont pas spécifiques d’un cancer du col de l’utérus et peuvent avoir d’autres causes. Il est important de les signaler à votre médecin afin qu’il en détermine l’origine.

Diagnostic

  • Un examen clinique général et gynécologique
  • Un examen anatomopathologique, qui consiste à analyser un échantillon de tumeur grâce à des biopsies cervicales 

Des biopsies sont réalisés directement au niveau du col si la lésion est bien visible ou elles sont réalisées à l’aide d’un colposcope, notamment si la lésion est de petite taille ou si le frottis est anormal.

S’il n’est pas possible de faire de biopsies, on procède à une conisation réalisée généralement en ambulatoire. Cette opération chirurgicale consiste à découper en forme de cône la partie du col suspecte et à la retirer.

C’est l’examen anatomopathologique de ces prélèvements qui permet de confirmer le diagnostic de cancer du col de l’utérus.

  • Des examens d’imagerie pour préciser l’étendue de la maladie

Des examens d’imagerie sont réalisés pour déterminer si le cancer s’est étendu au-delà du col de l’utérus, c’est-à-dire aux organes voisins (extension locale) ou à d’autres parties du corps plus éloignées (métastases).

L’IRM du pelvis est l’examen d’imagerie de référence mais, dans certains cas, d’autres examens peuvent être proposés comme une tomographie par émission de positons (TEP) ou un scanner, une cystoscopie ou une rectoscopie.

  • Une IRM (imagerie par résonance magnétique)

C’est quoi ?

C’est un examen, non douloureux, réalisée grâce à un appareil en forme de cylindre, composé d’un aimant très puissant (d’où le terme de magnétique).

Pourquoi le faire ?  

L’objectif est de permettre une analyse précise d’une région. Toutefois, cela ne donnera aucune indication la nature cancéreuse ou non des possibles anomalies retrouvées.

Déroulement ? :

Les ondes radio produites permettent d’obtenir des images «en coupe».

Les images sont ensuite assemblées par ordinateur pour obtenir une reproduction très précise de l’organe d’intérêt

Pendant l’examen, un produit de contraste peut être injecté dans une veine du bras. Il permet de mettre en évidence certains aspects et facilite l’interprétation des images.

L’IRM n’est pas douloureuse, mais le bruit peut être impressionnant.

Si vous êtes gêné par ce bruit, il vous sera proposé des bouchons de protection auditive ou un casque.

Psychologiquement, c’est un examen parfois désagréable en raison de la sensation d’enfermement dans un caisson, mais ce ressenti est surmontable.

Une IRM n’utilise pas de rayons X.

Durée ? 20-40 minutes

 

  • Un scanner ou tomodensitométrie (TDM)

C’est quoi ?

C’est un examen, non douloureux, qui permet d’obtenir des images en coupes fines de votre corps, grâce à un appareil qui projette des rayons X.

Pourquoi le faire ?  

L’objectif est de permettre une analyse précise d’une région. Toutefois, cela ne donnera aucune indication la nature cancéreuse ou non des possibles anomalies retrouvées.

Déroulement ? :

L’appareil est constitué d’un lit d’examen et d’un gros anneau.

Un faisceau de rayons X dirigé sur le corps permet d’obtenir plusieurs centaines de radiographies.

Les radiographies sont transmises à un ordinateur, qui reconstitue des images du corps dans les trois dimensions.

Généralement, un produit de contraste à base d’iode est injecté avant ou pendant l’examen. Ce produit met en évidence certains aspects du corps, notamment les vaisseaux sanguins et facilite l’interprétation des images.

Durée ? : environ 15 minutes

 

  • La tomographie par émission de positons ou TEP en abrégé est parfois connue sous le nom de PET scan, abréviation de l'anglais Positron Emission Tomography. Le terme utilisé en France est TEP.
     

C’est quoi ?

C’est un examen d'imagerie médicale fonctionnelle qui permet de mesurer en trois dimensions l'activité métabolique des tissus.

Pourquoi le faire ?  

L’objectif est de permettre une analyse précise d’une région. Le TEP peut détecter des cellules inflammatoires qu’elles soient d’origine tumorale, infectieuse ou de tout autre pathologie qui fait appel au processus de l’inflammation (telles que certaines pathologies non cancéreuse..). Enfin, certains organes concentrent  le traceur de manière physiologique c’est le cas du cerveau qui est un puissant consommateur de glucose et les voies urinaires qui permettent l’élimination du produit

Déroulement ?

Le TEP est couplée à un scanner et permet de ce fait une meilleure étude morphologique et une  localisation anatomique plus précise.

Pour faire cette observation, un infirmier va vous injecter un traceur faiblement radioactif, type 18F-FDG.

Ce traceur est semblable au glucose qui est habituellement capable de se fixer au niveau certains tissus et ce traceur va émettre, de façon temporaire, des rayonnements qui seront détectés et analysés par un tomographe à émission de positrons.

Pour la réalisation de l'examen, vous devez rester à jeun 6 heures avant l'examen.

Il est toutefois permis de boire de l'eau ou du café noir (sans lait ni sucre) et de prendre vos médicaments habituels.

 

Durée ? : L’examen de TEP-scanner est relativement long. Il faut prévoir environ 2 heures 

 

Le bilan a plusieurs objectifs :

  • Affirmer le diagnostic de cancer et en préciser le type le cas échéant
  • Déterminer l’étendue du cancer
  • Recueillir les facteurs prédictifs connus de réponse aux traitements
  • Identifier les contre-indications éventuelles aux traitements

Si le délai entre la découverte de « quelque chose d’anormal » et le début d’un traitement peut parfois sembler long, l’ensemble des examens permet de définir la proposition de traitement la mieux adaptée.