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Diagnostic

Le diagnostic de cancer de prostate peut être réalisé dans le cadre d'un dépistage individuel ou bien en cas de symptômes.

Situations amenant au diagnostic

Deux situations peuvent être rencontrées:

  • la découverte guidée par des symptômes. Il s'agit le plus souvent de difficultés à uriner (jet faible, effort de poussée...). Des symptômes en lien avec une extension métastatique peuvent également amener à des examens révélant le diagnostic (fatigue, perte de poids importante non voulue, toux...).
  • le dépistage individuel: le médecin traitant, en l'absence de symptômes, peut proposer au patient de réaliser un dépistage du cancer de la prostate à partir de 50 ans. Cela n'est pas obligatoire.

Dans ces deux cas de figures, il est nécessaire de réaliser un toucher rectal et un dosage sanguin du PSA.

Le toucher rectal

Il s'agit pour le médecin traitant ou l'urologue d'évaluer la taille de la prostate et si un nodule prostatique irrégulier est senti.

Le dosage du PSA

Le PSA (ou Prostate Specific Antigen) est une protéine produite par le tissu prostatique normal. Il existe donc une sécrétion physiologique, habituelle de PSA.

Ce taux, dosé en ng/mL, peut être augmenté lorsque le volume de la prostate est plus important ou que le tissu prostatique subit une inflammation. C'est le cas naturellement lorsque l'homme vieillit, ou s'il existe un adénome de prostate, une infection de la prostate (prostatite) ou un cancer de prostate.

Une élévation du taux de PSA n'est donc pas spécifique d'un cancer de prostate, il peut être augmenté par des causes non cancéreuses.

Il est important de regarder la cinétique du PSA, c'est à dire son évolution sur plusieurs semaines.

En cas de taux de PSA élevés à plusieurs reprises ou d'un toucher rectal anormal, il est alors nécessaire de poursuivre les investigations par d'autres examens.

Les examens complémentaires

Le médecin traitant ou l'urologue peut prescrire une IRM de la prostate et du pelvis. Le but est de visualiser de manière précise l'anatomie de la prostate pour notamment évaluer s'il existe une zone qui semble inhabituelle au sein de l'organe.

Grâce à cela l'urologue peut orienter les biopsies (voir ci-après)

Obtention du diagnostic

Pour prouver l'existence d'un cancer, il est nécessaire d'obtenir un fragment de tumeur qu'un médecin dit anatomopathologiste va étudier. Grâce à son expertise (qui dure en moyenne 10 à 14 jours, parfois plus), il peut faire la distinction entre les différents types de cancer et c'est lui qui rend le diagnostic de certitude.

De manière rare, il est parfois nécessaire de faire des analyses complémentaires, plus longues, dans les cas où le diagnostic n'est pas aisé.

Pour obtenir le diagnostic de cancer de la prostate, le chirurgien urologue doit réaliser des biopsies de prostate échoguidées par voie transrectale. Sous anesthésie locale et sous guidage par sonde échographique, au moins 12 fragments de tissus sont prélevés  par voie transrectale (c’est-à-dire à travers la paroi du rectum) dans différentes parties de la prostate (ce sont des biopsies dites systématisées).

S'il a été visualisé une zone particulière à l'IRM de prostate, elle fait l'objet de biopsies en plus des 12 habituelles. On parle de biopsies ciblées.

En plus d'affirmer le diagnostic d'adénocarcinome de la prostate, le médecin anatomopathologiste va calculer un score représentant l'agressivité du cancer mis en évidence. C'est le score de Gleason. Plus ce score est élevé, plus le cancer a un risque d'envahissement loco-régional, c'est à dire des organes adjacents à la prostate.

Bilan d'extension

Après le diagnostic de cancer de la prostate, l'urologue définit le risque de dissémination du cancer de la prostate grâce aux données clinique, biologique (PSA) et anatomopathologique (Score de Gleason).

  • Si le patient présente un risque faible, il n'y pas besoin d'autres imageries que l'IRM de prostate et du pelvis.
  • Si le patient présente un risque intermédiaire, l'IRM doit être complétée d'une scintigraphie osseuse (imagerie permettant de visualiser une atteinte du cancer dans les os, réalisée en service de médecine nucléaire).
  • Si le patient est à haut risque, une scintigraphie osseuse et un scanner thoraco-abdomino-pelvien sont indispensables en complément de l'IRM.

Plus d'informations sur les biopsies prostatiques

Biopsies de prostate (Fiche Patient) disponible sur le site de l'Association Française d'Urologie