Aller au contenu principal

Traitements

Il est présenté ici les traitements possibles selon les différentes caractéristiques du cancer testiculaire mis en évidence.

Un travail d'équipe

Quel que soit le traitement proposé, le patient est toujours au centre des discussions et c'est à lui et à lui seul de décider. Les différents médecins et paramédicaux qu'il rencontre au cours de son parcours thérapeutique sont là pour l'informer de manière claire, loyale et appropriée dans le but de lui présenter les possibilités thérapeutiques envisageables ou non, selon les recommandations nationales et données scientifiques disponibles en France au moment de la discussion.

Chaque proposition thérapeutique est préalablement discutée et validée en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire dédiée. Le médecin traitant du patient est mis au courant grâce à l'émission de courriers médicaux.

Le choix des traitements dépend des caractéristiques du cancer de chaque patient : l'endroit où il est situé, son stade, c'est-à-dire son degré d'extension, son type histologique, c'est-à-dire la nature des cellules à l'origine de la tumeur, et son grade, c'est-à-dire son degré d'agressivité ou sa capacité à évoluer.

S'il le souhaite, après informations et un temps de réflexion, le patient peut refuser toute prise en charge. Il a connaissance des risques et des conséquences de son choix sur sa santé.

Il est également tout à fait possible de demander un second avis dans un autre centre médical, qui sera à la charge du patient.

Différentes thérapeutiques possibles

Dans tous les cas, métastases ou non, l'orchidectomie ou ablation du testicule cancéreux est le premier temps thérapeutique.

Dans un deuxième temps, trois types de traitements, complémentaires à la chirurgie peuvent être réalisés (seul ou de manière combinée):

  • la chimiothérapie
  • la radiothérapie
  • le curage ganglionnaire

Dans quelques cas, aucun traitement complémentaire n'est réalisé et une surveillance est débutée.

L'orchidectomie

L'intervention consiste à retirer le testicule, dans son entier, sur lequel la tumeur s'est développée. Elle confirme le diagnostic et est le premier temps thérapeutique, même en présence de métastases. Cette chirurgie n'a généralement pas de conséquence sur la vie sexuelle et la fertilité et est expliqué par le chirurgien urologue.

Il est nécessaire avant la chirurgie de rencontrer un anesthésiste (pour une anesthésie générale) et d'effectuer une prise de sang complète, en particulier avec les marqueurs tumoraux.

L'acte chirurgical dure environ une heure et une prothèse testiculaire peut parfois être posée dans le même temps opératoire.

Les marqueurs tumoraux sont également dosés en post opératoire.

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter la Fiche Patient proposée par l'Association Française d'Urologie sur l'orchidectomie totale.

Préservation de la fertilité

Avant le début des traitements (sauf exception comme les situations qui nécessitent un traitement contre le cancer en urgence), l'équipe médicale propose systématiquement d'effectuer un recueil de sperme. Ce geste est une précaution ; il permet de prévenir d'éventuelles conséquences des traitements, notamment la chimiothérapie, sur la fertilité.

Pour permettre cela, un rendez vous pris est pris auprès du CECOS (Centre d'études et de conservation des œufs et du sperme humains) si le patient est d'accord.

En effet, cela n'est pas obligatoire.

 

La chimiothérapie

Généralités

Avant tout traitement, le patient rencontre l'oncologue médical. Cette consultation est importante de part et d'autre:

  • pour l'oncologue: il évalue l'état général du patient et recherche s'il existe des contre-indications ou des particularités qui pourraient interdire une thérapeutique ou nécessiter une adaptation (dans la posologie ou le rythme d'administration des traitements par exemple).
  • pour le patient: il est informé des différentes possibilités thérapeutiques avec leurs objectifs et leurs effets secondaires possibles. Il peut poser ses questions et être accompagné (par un proche, par sa personne de confiance, par son curateur ou tuteur...)

A l'issue de la consultation, le patient se voit remettre une fiche d'information sur son traitement, un Plan Personnalisé de Soins et les ordonnances nécessaires au bon déroulement de son traitement.

Suite à ce temps médical, le patient rencontre un(e) Infirmièr(e) Diplômé(e) d'Etat  (IDE) qui reprend avec lui les informations données par le médecin, revient sur certains points clefs, anticipe les rendez-vous, propose l'accès aux Soins de Support et répond bien entendu aux questions.

Indications

Pour les tumeurs germinales séminomateuses ou non séminomateuses, la chimiothérapie est toujours indiquée en cas de métastases. Elle peut se discuter dans certains cas au stade I.

Fonctionnement et types de chimiothérapies

Une chimiothérapie est un médicament, délivrée le plus souvent par les veines, qui permet de détruire les cellules cancéreuses dans le corps du patient qui la reçoit. La chimiothérapie empêche la division d'une cellule cancéreuse, cette dernière n'est alors plus viable et est détruite.

Du fait du passage dans tout le corps, la chimiothérapie peut agir sur toutes les cellules cancéreuses, qu'elles aient été détectées par un scanner ou non. C'est un traitement systémique par opposition aux traitements locaux (chirurgie, radiothérapie...).

Il existe plusieurs types de chimiothérapies: chacune agit différemment pour empêcher la division des cellules cancéreuses. C'est pour cela que les chimiothérapies ne sont pas identiques d'un cancer à un autre.

Le plus souvent, un traitement par chimiothérapie est une combinaison de plusieurs chimiothérapies. On parle alors de protocole de chimiothérapies. Dans chaque protocole, chaque chimiothérapie est réalisée à un temps donné, selon des conditions strictes, établies de manière nationale sur la base de données scientifiques approuvées.

Pour permettre le passage dans le sang des produits de chimiothérapies, il est nécessaire de mettre en place chez le patient un abord veineux fiable. Deux principales techniques sont proposées:

  • pose d'un site veineux implantable ou chambre implantable
  • pose d'un PICC-Line (Peripherally Inserted Central Catheter Line) ou Cathéter Central à Insertion Periphérique

Chacun présente des avantages et des inconvénients qui sont exposés au patient par l'oncologue.

Schéma d'un site veineux implantable
Schéma d'un site veineux implantable

Ce dispositif est composé d’un petit boîtier, la chambre implantable, et d’un tuyau souple et fin appelé cathéter. Ce dispositif est placé sous la peau, au cours d’une courte intervention chirurgicale et sous anesthésie locale. À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable au travers la peau. Ce dispositif reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d’avoir une activité physique normale (se laver, voyager…)

Il s’agit d’un cathéter veineux central inséré au-dessus du pli du coude dans une veine périphérique. Le point d’insertion du PICC Line doit surveillé quotidiennement en milieu hospitalier et 1 fois par semaine par l’équipe soignante qui s’occupe de vous à domicile. C’est pour cette raison qu’un pansement transparent sera posé dès que possible sur le point d’orifice du PICC Line. Il permet une surveillance directe du point d’insertion du dispositif.

Schéma d'un PICC-line
Schéma d'un PICC-line

Curage des ganglions lymphatiques

Il s'agit d'une seconde chirurgie, généralement réalisée après la chimiothérapie, selon les données du premier scanner post chimiothérapie et des marqueurs tumoraux.

Le curage ganglionnaire consiste à retirer les ganglions lymphatiques situés dans l'abdomen (en rétropéritonéal), aussi appelés ganglions lombo-aortiques. Ces ganglions sont reliés par des vaisseaux lymphatiques aux testicules ; les cellules cancéreuses migrent parfois par ces vaisseaux et atteignent ces ganglions.

Elle est effectuée par le chirurgien urologue, sous anesthésie générale. Là encore, une consultation anesthésique est nécessaire.

La radiothérapie

Mécanisme d'action de la radiothérapie
Mécanisme d'action de la radiothérapie

Généralités

La radiothérapie utilise des rayonnements pour détruire les cellules cancéreuses en les empêchant de se multiplier. Ce traitement consiste à diriger précisément ces rayonnements ionisants (appelés aussi rayons ou radiations) sur les cellules cancéreuses, tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants. Ces rayonnements, produits par un accélérateur de particules, sont dirigés en faisceau vers les ganglions lombo-aortiques pour atteindre la tumeur à travers la peau.

Indication

Dans quelques cas, elle est proposée pour les tumeurs germinales séminomateuses localisées et certaines formes avancées (stade II).
 

En pratique:

En général les séances de radiothérapie sont quotidiennes, 5 fois par semaine.

Elle comporte plusieurs étapes dont l’ensemble porte le nom de plan de traitement.

  1. Imagerie: Un scanner ou une IRM préparatoire est programmé. Il permet au radiothérapeute de définir très précisément la façon dont l’appareil de radiothérapie devra être utilisé pour déterminer la dose et le nombre de séances nécessaire pour détruire la tumeur tout en préservant au mieux les zones saines.
  2. Mise en place : Entre cet examen préparatoire et les différentes séances de radiothérapie, la position du patient doit être scrupuleusement identique. Pour cela, un point de marquage (tatouage ou marqueur) peut servir de repère. Un masque de contention, une fois placé sur la tête, aide le patient à être parfaitement immobile lors des différentes séances.
  3. Consultations: Tout au long du traitement, le radiothérapeute vous voit en consultation au moins une fois par semaine pour répondre à vos questions, vous examiner et prendre en compte les effets secondaires éventuels.
  4. Vérification hebdomadaire: Au moins une fois par semaine, un examen d’imagerie est réalisé pour vérifier la trajectoire des rayons et la position dans laquelle vous êtes à chaque séance.

Les essais cliniques (ou essais thérapeutiques)

Selon le souhait du patient et l'évaluation clinico-biologique de l'oncologue médical, il peut être proposé la participation à des essais cliniques.

Le but est l'accès à des thérapeutiques innovantes, généralement ciblées, non encore disponibles de manière usuelles en France.

Il s'agit d'une proposition réalisée par l'oncologue, cela n'est pas obligatoire.

Ces essais peuvent être réalisés sur Limoges ou dans d'autres centres suivant la disponibilité de l'essai clinique.

  • Si l'essai est disponible sur Limoges, le patient est amené à rencontrer un oncologue médical membre de l'Unité de Recherche Clinique en Oncologue (URCO), qui est différent de son oncologue médical habituel. Cela ne veut pas dire que ce dernier arrête de suivre le patient; au contraire, le suivi devient double.

Le médecin de l'URCO informe de manière détaillée, à la fois orale et écrite, le patient et répond à ses questions. Il vérifie également qu'il n'existe pas de contre indications à l'inclusion dans l'essai clinique.

Après signature du consentement éclairé par le patient, l'inclusion est réalisée et le traitement peut être effectué sur Limoges.

  • Si l'essai n'est pas disponible sur Limoges, l'oncologue médical et le patient choisissent ensemble le centre le plus proche proposant le ou les essais cliniques voulu(s). Le patient se rend ensuite dans le centre spécifique et le reste de la prise en charge est identique à celle effectuée sur Limoges mais réalisée exclusivement dans ce centre.